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Conférences

Et interventions scolaires

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Notre
histoire

Présentation, qui es-tu, comment le vélo est arrivé dans ta vie ainsi que l'envie de voyager avec ton chien, où es-tu allée ?

Je m'appelle Camille Laurent j'ai 30 ans et je suis atteinte d'une polyarthrite rhumatoïde depuis mes 16 ans. C'est une maladie auto-immune, mes défenses immunitaires attaquent et dégradent toutes mes articulations et elle devient très vite invalidante. A côté de ça je suis une amoureuse de l'aventure, à l'âge de 10 ans j'ai découvert l'univers de Nicolas Vanier qui aujourd'hui me soutient dans mes projets.

Mon premier périple fut le Vercors en 2017 à cheval et à pied, je suis tombée dans cette passion. Cette année-là j'avais ouvert une association pour récolter des fonds pour la recherche médicale des maladies rhumatismales. A ce retour d'aventure j'avais écrit mon premier récit, et ce fut une révélation, partir, écrire sur un carnet la journée, rentrer à la maison écrire et publier un livre a été l’événement déclencheur de mon parcours d'aujourd'hui.

Seul le vélo me permet de faire de grands itinéraires. C'était sans doute mon destin puisque depuis ma plus tendre enfance, depuis mes premiers pas, j'ai toujours été sur un vélo. Aujourd'hui j'aime encore plus ce moyen de déplacement car étant donné que mes pieds sont douloureux, le vélo me permet d'avoir une position assise pour soulager mes pieds et aller beaucoup plus loin que si je marchais.

Max est arrivé dans ma vie il y a 8 ans, il avait deux mois. A l'époque je ne cherchais pas à avoir spécialement un chien, mais il m'arrivait de regarder les annonces par occupation jusqu'au jour où je suis tombée sur la photo de Max... c'était un énorme coup de cœur et aujourd'hui on a du mal à être l'un sans l'autre. J'avais réalisé un voyage de deux semaines sans lui en Suède, c'était extrêmement difficile pour nous deux et c'est là que j'ai compris qu'il sera toujours à mes côtés, dans n'importe quelle situation.

Mon premier grand voyage avec Max était au printemps 2019 sur un coup de tête je suis partie sur la Viarhôna, la piste cyclable qui rejoint la mer Méditerranée. Je n'avais aucun équipement donc j'ai tout acheté : les portes bagages, les sacoches et le livret ou les étapes avec les types d'hébergements sont répertoriés. J'ai aussi installé un guidon « papillon » pour soulager les douleurs de mes mains. Ensuite on m'a déposé à Saint Genix sur Guiers.  Je n'avais pas de side ni de remorque, Max s’était entraîné tout l'hiver à l’attelage avec des husky donc il a pu courir chaque étape d'environ 20 km. Il avait des chaussons pour courir sur le bitume et je lui graissais les coussinets avant chaque départ d'étape et chaque arrivée, avec aussi un petit massage des pattes avec de l'huile d'arnica tous les soirs. Ce voyage-là a été marquant puisque je devenais le repère de Max, pour ma part c'était mon vélo et ensuite chaque soir, la tente devenait notre maison. Une sensation inoubliable.

En 2021 nous avons effectué 300 km sur la Loire avec le side-bike, cette année-là je n'étais pas prête mentalement pour des raisons personnelles. En chemin il nous arrivait des pépins tous les jours et une grosse charge mentale s'est installée. Toute seule c'était devenu impossible à gérer. J'avais donc pris la décision de rentrer à la maison car je n'avais plus aucun plaisir à rouler.
 

En 2022 cette fois on vise un peu plus grand, le tour de Corse, toujours à side-bike, j'ai déposé ma voiture chez des amis à Toulon et ils nous ont emmené au bateau le lendemain matin. On est donc parti de l’Ile Rousse jusqu'à Bastia pour un parcours de 500 km. J'ai cru que nous n’allions jamais arriver à destination à cause de la roue du side... tout allait bien en France, j'arrive sur l'île le pneu du side éclate... A la suite de ce voyage j'ai publié un livre et une BD pour raconter cette aventure.


En 2023 nous partons pour un de mes plus grands rêves : la traversée de la Laponie. Du cercle polaire au Cap Nord. Je m'étais renseigné dans une agence de voyage pour me rendre au cercle polaire avec Max, le side et mes bagages, mais l'avion coûte très très cher, le train seule c'est impossible, donc il me restait la voiture, j'ai donc aménagée ma voiture, un dacia dokker, il m'a fallu 5 jours pour faire 3 500 km, et avant de partir je savais déjà que je n'avais pas de solution pour redescendre du Cap Nord. Un itinéraire de 800 km m'était suffisant. Une fois sur place, j'ai donc décidé de garder ma voiture et de partir en étoile, la voiture était le camp de base et je partais découvrir les alentours avec le side. Ce voyage-là a été pour moi l'un des plus bouleversant.


 

La place de la maladie dans ta vie et ta gestion par rapport au vélo

Le plus difficile avec cette maladie c'est de gérer les douleurs et la fatigue et aussi de vivre chaque jour avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête.

Jusqu'à présent j'avais des piqûres à mettre au frigo et à faire toutes les deux semaines, autant vous dire que pour partir en autonomie ça ne rend pas les choses simples. J'avais donc acheté un mini frigo de voyage spécial pour traitement médicaux. Durant une nuit il s'est éteint et je n'avais pas pu faire la piqûre. Le traitement étant resté trop longtemps à l'air ambiant, la pharmacie me déconseillait vivement de le garder. Actuellement j'ai un comprimé à prendre tous les matins ce qui me rend la vie de voyage beaucoup plus simple. Pour les douleurs chez moi elles sont principalement situées dans les mains et les pieds. J'ai donc aménagé mon guidon avec des barres ergonomiques. Si je me retrouve en poussée inflammatoire, c'est repos avec une grosse dose de cortisone. J'ai toujours l'accord des médecins avant de partir, ils m'ont connu dans des situations très difficiles avec la maladie et aujourd'hui ils sont heureux de me voir partir à vélo. C'est d’ailleurs conseillé pour bouger les articulations en douceur.


 

Quel matériel as-tu pour voyager ?

Je dispose de 3 sacoches, une pour les croquettes de Max, je prépare 7 kg de croquettes dans des sachets sous vide pour avoir sa ration journalière, ensuite j'achète au fur et à mesure dans les magasins.

Une sacoche pour ma nourriture et popote.

Une sacoche pour mes vêtements.

Dans le side la tente et le matelas de bivouac.

Sur le porte bagage arrière est installé mon sac de couchage et mon fauteuil pliable (le luxe du voyage).

Comment prépares-tu ta condition physique, ton matériel, ton itinéraire ?

Pour ma préparation physique c'est la polyarthrite qui décide, en période inflammatoire il est interdit de fournir un effort dessus, ce qui est pénible lors d'un entraînement régulier c'est ce repos forcé, on perd très vite en masse musculaire...

Pour le matériel j'ai appris au fil des voyages, au début on se charge un peu trop et on se rend compte à la fin du voyage que des choses n'ont pas servi, aujourd'hui je sais ce qu'il faut que j'emmène, pour moi c'est le strict minimum mais que je sais que tout sera utile.

Pour l'itinéraire, quand je décide notre prochaine destination, je me renseigne pour la législation des chiens à la frontière du pays concerné, ensuite j'achète une carte routière, je regarde un peu toutes les routes, les dénivelés etc... Je regarde aussi sur internet les lieux sympa puis je trace au marqueur mon itinéraire avant de le refaire sur un logiciel sur l'ordinateur afin d'avoir les détails pour établir les étapes.


Quel accueil reçois-tu/regards/échanges en voyage ?

Nous faisons sensation sur la route, je le dis toujours à Max on distribue le bonheur et les sourires. Lorsque les gens nous croisent, ce sont des coucous ou des pouces en l'air. Surtout chez les motards. Il y a même des voitures qui nous doublent pour s'arrêter plus loin pour nous demander une photo ou bien faire une vidéo. C'est magique, on a rencontré beaucoup de personnes de nationalités différentes : des allemands, des italiens, des anglais, des australiens, ils portent tous une attention particulière à Max et au side.


 

Des doutes avant, qui se sont estompés au fil des voyages et des éléments qui se sont confirmés, des choix, des croyances, des objectifs...

Au début de mes voyages mes doutes étaient de réussir à gérer la maladie en sachant qu'en réalité j'en ai deux, j'ai aussi un angiœdème qui en cas de gros stress, de grosse fatigue me fait gonfler le visage et les voies respiratoires. Aujourd'hui j'ai totalement confiance car je sais tout gérer. J'ai appris durant toutes ces années à connaître mes différentes douleurs, celles que j'ai chaque jour, celles qui arrivent le soir à cause de la fatigue ou celle pendant l'effort. Maintenant lorsque je pars ça ne me cause plus de soucis.

Ensuite j'ai appris à écouter mon intuition, j'ai remarqué et surtout en Laponie, c'est difficile à expliquer mais lorsque je ne sentais pas un endroit et que j'allais voir un peu plus loin et que je sentais quelque chose me disant que c'était mieux, je faisais toujours de belles rencontres ! Et aujourd'hui je me dis qu'on a une tous une étoile qui nous protège.


 

Des rencontres, des lieux qui t'ont marquée ?

Le plus qui m'a marquée c'est le respect des gens en Laponie. A vélo dans les pays scandinave je n'avais pas besoin de mon cadenas. Un jour lorsque j'allais faire un de mes ravitaillements, je fais descendre Max du side pour l'attacher à côté, au même moment une femme arrive à vélo, s'arrête entre la piste cyclable et la route, met sa béquille et entre dans le magasin... sans mettre le moindre cadenas. Devant chaque magasin où j'ai pu aller, les vélos, les trottinettes pour enfants n'avaient aucun cadenas et étaient garés devant l'enseigne, personne n'y touchait.

Il y a aussi la nature, j'ai rencontré en pleine journée un renard polaire, une perdrix, des écureuils et des rennes, on sent qu'elle est maître des lieux et ça fait vraiment un bien fou. Elle nous remet à notre place d'être humain. 


 

Ce que tu as appris sur toi-même

On découvre nos limites, on connait nos capacités, et surtout en Norvège j'ai découvert un calme intérieur que jamais je n'ai connu jusqu'à présent. J'étais tellement dans mon élément, sans aucun stress que j'ai même réussi à me sevrer d'un médicament dont j'étais totalement dépendante. A chaque essai de sevrage je tremblais, pleurais je reprenais mal de partout... c'était compliqué. En Norvège j'en avais même oublié de le prendre et me suis aperçu vers la fin de voyage que cela faisait quelques jours que je ne le prenais plus. Ce calme intérieur m'a apporté la paix avec moi-même. A mon retour le rhumatologue m'a annoncé une quasi rémission, sauf que le retour à la vie quotidienne a été extrêmement difficile j'en ai fait une petite dépression et surtout la poussée inflammatoire ne m'a pas épargnée...


 

est-ce qu'il y a un état d'esprit/philosophie du voyageur à vélo, quelle est la tienne ?

Pour moi le voyage à vélo c'est d'avancer au jour le jour, j'ai un but final mais pour y parvenir ça prendra le temps qu'il faudra. J'aime aussi dire ne pas écouter les autres qui parlent avec leur limite à eux et leur peur. Écoutez-vous, seul vous savez ce dont vous êtes capable de faire ou non.

Demande d'information ou devis, merci de prendre contact par mail.

Entreprise située dans le département de l'Isère

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